Alta Vida est une série réalisée en 2024 au cours d’un voyage de plusieurs mois entre la Bolivie et le Pérou. Mon objectif initial était de me perdre dans les heures et les jours qui passent dans un pays lointain. J’allais rejoindre les montagnes de la cordillère des Andes avec le besoin de marcher sans but précis, laissant mes pas, la lumière et l’altitude guider mes journées. Conçue en moyen format argentique noir et blanc, cette série s’est construite de manière intuitive, au fil de mes errances et de mes rencontres. Elle constitue à la fois un carnet de voyage poétique et une tentative de photographie humaniste.







Les premiers mois passés sur ce continent étranger furent comme un éclair, un éblouissement persistant qui s’impose sur la rétine. Petit à petit, j’apprivoisais cette lumière des basses latitudes où le soleil projette ses rayons comme des rideaux métalliques incandescents, effaçant les ombres, écrasant les têtes. Mon appareil photo trépignait devant un tel festin lumineux et, chaque fois que j’appuyais sur le déclencheur de ce vieux compagnon, un infime élan de légèreté m’envahissait et me poussait à continuer.
Progressivement, je quittais les vallées et les routes fréquentées pour me rapprocher des régions isolées ou vivent les peuples indigènes Quechua et Aymara. Lorsque je rencontrai ces communautés, mon intention était de conserver de la distance et de l’espace autour des sujets photographiés, comme pour mieux les faire respirer dans ces territoires immenses. Cette distance vient aussi du désir de faire dialoguer ces deux forces qui imprègnent le chemin du voyageur étranger. Au coeur des Andes, à plus de 4000 mètres d’altitude, la vie à presque disparue et seules résistent au froid et au vent ces silhouettes solitaires qui vivent de l’élevage.













